En effet, comment mieux essayer une voiture qui se veut une vocation de coupé sportif, que sur un circuit. Après l’Espagne pour les pré-essais en janvier, Toyota invite la presse suisse sur le circuit de l’Anneau du Rhin situé entre Mulhouse et Colmar. Profitons-en pour rappeler que la Suisse ne dispose encore toujours pas d’un circuit digne de ce nom.
Pour ne pas vous ré-énumérer tous les détails techniques que vous trouverez sur l’article que nous avons édité en début de mois (Toyota GT86: le pur plaisir de conduire), nous survolerons simplement les données importantes : motorisation boxer 2 litres de 200 ch, centre de gravité bas (460 mm), poids de 1239 kg et propulsion.

Quel est l’impact de ces données sur le comportement de la voiture ? C’est que ce que nous allons tenter de vous faire ressentir.
Les gênes sport Toyota remontent à plusieurs décennies et ont à chaque fois conquis un public important et de nombreuses victoires en course. Le premier exercice de style remonte à la période de la S800 à l’époque à laquelle les constructeurs japonais se présentaient en course avec des véhicules de petite cylindrée, catégorie dans laquelle ils excellaient. Puis, nous avons eu droit  à la 2000GT symbole stylistique, suivi de la non moins légendaire Corolla GT, puis ce fut la Celica, pour s’arrêter en 2002 avec la Supra, dont la version la plus puissante développera 330 ch en bi-turbo.

Conduite.

Tester un véhicule sportif sur circuit, n’est pas non plus le pain quotidien des journalistes, autant vous dire que nous en avons profité. Loin, les réserves consommation, usure de pneumatique, pour ne garder que montée en régime rapide, virages à la limite, freinages intensifs, tenue de route extrême, et tentatives de comportement pour mesurer les réactions de la voiture en perdition.

En un mot comme en cent, la Toyota GT86 a passé l’exercice avec mention. La tenue de route est remarquable. Le guidage précis, le placement également. Très équilibrée la Toyota GT 86 souffre toutefois d’un manque de puissance. Le couple de 205Nm, un peu faiblard, n’explose qu’au-dessus de 4 000 tr/mn, et encore, explose est un mot un peu fort. Cela est dommage, car la tenue de route et la réactivité du châssis, de même que l’emballage global mérite un peu plus de vitamines. Peut-être verrons-nous assez rapidement une version S ou R, atmosphérique à 230-240 ch, et/ou une version sport avec turbo autour des 300 ch ?

Et puis, la musique, chose que cultivent toujours les italiens à merveille, manque aussi à cette GT 86. Qu’est-ce qu’elle est discrète ! Il n’y a finalement que lorsque les régimes maxi sont en ligne que la voiture se rappelle à votre souvenir.

Equipement et agencement.

Prendre place à bord d’une GT86 vous plonge dans le monde des sportives. Siège enveloppant au maintien efficace. Volant, pédalier, levier de vitesses tout est facilement accessible. Pour le reste, simplicité. Pas trop de boutons, mais aussi quelques petits détails tels certains plastics qui crient encore trop leur origine asiatique. Vendue en 2+2, ce qualificatif se limitera aux enfants et autres accompagnants de petite taille. L’ensemble est cohérent et bien fini.

En ce qui concerne l’équipement, Toyota fait dans la simplicité.  Deux prix de 41'900 et 44'600 francs. Mais ici ce n’est pas l’équipement qui fait la différence, mais la boîte, mécanique ou automatique, les deux à six vitesses d’ailleurs. Pour le reste, l’équipement est pléthorique et de série, depuis les jantes en alliage, jusqu’au capteur pluie en passant par les antibrouillards ou spoiler. Idem pour l’intérieur pour régulateur de vitesse, climatisation bizone ou sono à six haut-parleurs.

Pour un retour aux véhicules au touch sportif, Toyota réussit un comeback presque sans faute. Une voiture facile à conduire, sûre et de bonne compagnie. Convenant pour un large public, les élitistes regretteront le manque de puissance.

Ah oui ! comme d’hab on oublie toujours quelque chose…. Cette fois, c’est la consommation. En fonction de l’essai que nous avons eu l’occasion de faire, vous comprendrez que la consommation n’a pas été notre souci principal. Nous devrons nous contenter ici des données constructeur, soit 7,8l/100.

Jean Louis Vidal pour road and motor.ch – juin 2012